Assurance-vie et régimes matrimoniaux

Souscriptions conjointes et bénéficiaires d’un contrat d’assurance-vie

Qui peut souscrire conjointement un contrat d’assurance-vie ?

La souscription d’un contrat d’assurance-vie peut se faire conjointement par un couple marié, selon leur régime matrimonial : c’est le principe de co-souscription.

La co-souscription d’un contrat d’assurance-vie par un couple marié sous un régime communautaire

Par principe, la co-souscription d’un contrat d’assurance-vie n’est permise par les assureurs que si les époux sont mariés sous un régime communautaire :

La co-souscription d’un contrat d’assurance vie par un couple marié sous un régime séparatiste

La souscription d’un contrat d’assurance-vie est permise par les assureurs par exception, pour les couples mariés en séparation de biens avec adjonction d’une société d’acquêts visant expressément le contrat d’assurance vie.

Pour les couples mariés en séparation de bien pure et simple, la co-souscription est interdite par les assureurs.

La co-souscription est également interdite par les assureurs aux couples mariés sous le régime de la participation aux acquêts.

Le contrat d’assurance vie peut-il être dénoué au 2nd décès ?

Le contrat d’assurance vie peut-il être dénoué au 2nd décès ?

En cas de co-souscription par un couple marié sous un régime communautaire il est possible de prévoir un dénouement du contrat au 2nd décès. Dans ce cas, il faut prévoir la mise en place d’un avantage matrimonial : clause de préciput visant expressément le contrat d’assurance vie ou clause d’attribution intégrale en pleine propriété au profit du conjoint survivant.

A noter que la co-souscription par un couple marié en séparation de biens avec dénouement au 2ème décès et dont 100% des primes seraient versées par un seul des époux serait requalifiée par l’administration fiscale comme une opération de donation indirecte et aurait pour conséquences de rapporter la valeur du contrat d’assurance vie à la succession et de rendre les sommes exigibilité aux DMTG*.  (En ce sens RM LAZARRO de 1993)

*Droits de mutation à titre gratuit. 

Comment sont désignés les bénéficiaires du contrat d’assurance-vie ?

Comment sont désignés les bénéficiaires du contrat d’assurance-vie ?

La désignation du bénéficiaire du contrat d’assurance vie n’est pas soumise à la cogestion des époux (Jurisprudence issue de l’arrêt Pelletier du 12/12/1986). Ils doivent décider ensemble de la désignation des bénéficiaires de leur contrat. La désignation doit être signée par les deux époux souscripteurs.

A noter que le conjoint survivant pourra modifier librement la clause bénéficiaire par suite du décès de son époux.

Dissolution de la communauté (divorce, décès…) : quel est le traitement fiscal du contrat d’assurance-vie en co-souscription ?

Dissolution de la communauté (divorce, décès…) : quel est le traitement fiscal du contrat d’assurance-vie en co-souscription ?

Lorsque le contrat d’assurance vie a été souscrit individuellement mais alimenté par des fonds communs et qu’il n’est pas dénoué au jour de la dissolution de la communauté, par divorce ou par décès du conjoint non assuré, la valeur de rachat tombe dans l’actif de communauté (Jurisprudence issue de l’arrêt Praslicka du 19/04/2005).

Cette position est étendue aux contrats souscrits en co-adhésion conjointe avec dénouement au 2nd décès. Dans ce cas, la valeur de rachat est « fictivement » réintégrée à l’actif de succession en cas de décès, ou de la communauté en cas de divorce. Le contrat ne se dénoue pas et se poursuit entre les mains du survivant.

Nous contacter

Avec plus de 30 ans d'expérience, nos équipes vous accompagnent dans la sélection de placements financiers adaptés à vos besoins et objectifs d'investissements, votre appétence au risque et horizons de placements souhaités.

[products::0::asc::7]

Laëtitia Redon Ingénieur Patrimonial

Partager cette publication

L'Académie en vidéo

Nous Contacter

Vous êtes :
Vos besoins :
J'ai lu et j'accepte la politique de protection des données personnelles et j'accepte de recevoir vos communications.
Merci, votre demande a été transmise avec succès.
Découvrir également
 
Le contrat d'assurance-vie avec option "épargne handicap" est un contrat d'assurance dédié aux personnes en situation de handicap, d'une durée minimum de 6 ans.
Un enfant mineur est, par principe, considéré au sens de la loi (article 388-1-1 du code civil) comme incapable. Pour souscrire un contrat d’assurance-vie la capacité est un élément obligatoire. Toutefois, et sous certaines conditions, la souscription d’un contrat d’assurance-vie pour un mineur peut être possible.
Le démembrement de la clause bénéficiaire dans le cadre d'un contrat d'assurance-vie peut permettre de protéger l’usufruitier tout en organisant la transmission au nu-propriétaire.
Introduits par la loi PACTE n°2019-486 du 22 mai 2019 afin d’uniformiser les produits retraite, les nouveaux plans d’épargne retraite (PER) permettent aux personnes physiques de se constituer des droits à retraite supplémentaire sous forme de rente ou de versement en capital.
Créé en 1992, le PEA (plan d’épargne en actions) est une enveloppe fiscale, composée d’un compte d’instruments financiers auquel on associe un compte en espèces ou un contrat de capitalisation en unités de compte, ouvrant droit à des avantages fiscaux important.
Un nouveau PEA destiné à financer les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) a été créé par les articles L. 221-32-1 à L 221-32-3 nouveaux du Code monétaire et financier : il s’agit du « PEA PME-ETI ».
L’assurance-vie est un contrat aux termes duquel l’assureur s’oblige envers le souscripteur, moyennant une ou plusieurs prime(s), à verser au souscripteur lui-même en cas de vie, ou à un tiers désigné dans le contrat (le bénéficiaire) en cas de décès de l’assuré, un capital ou une rente.
Les sommes versées sur un PER sont déductibles du revenu imposable (c’est-à-dire des salaires, revenus fonciers, ou dividendes en cas d’option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu) dans une certaine limite. Le gain fiscal est proportionnel au taux d’imposition.
Ouvert auprès d’un établissement bancaire, le compte-titres est une enveloppe d’investissement permettant d’investir sur des valeurs mobilières. La performance de ce véhicule dépend donc des fonds qui sont logés en son sein.
Le contrat de capitalisation est un placement à long terme, conclu entre un souscripteur et un assureur qui prévoit, en contrepartie du paiement d’une cotisation, le versement, à l’échéance du terme, d’un capital constitué du montant des primes et des intérêts capitalisés.