Dans le cadre d’une donation, transmettre des placements financiers peut s’avérer très avantageux. Des solutions plus efficaces qu’un simple don en somme d’argent existent, mais lesquelles ?
Le compte-titres permet d’investir sur la plupart des instruments financiers : actions et obligations cotées, OPCVM, produits structurés, fonds d’investissement alternatifs… et à l’instar d’une succession, les plus-values latentes peuvent être purgées par une donation.
→ Son portefeuille est valorisé 125*800 = 100 000 €
La plus-value latente est donc de 100 000 (valeur de cession) – 62 500 (valeur à l’acquisition) = 37 500 €. Si Monsieur Luxe décide de vendre ses actions pour donner à sa fille Mercedes, le PFU de 30 % s’applique par défaut sur la plus-value et engendre une fiscalité de 11 250 €. Monsieur Luxe peut donner 100 000 – 11 250 = 88 750 €
Si Monsieur Luxe donne son portefeuille et que sa fille vend les titres dans la foulée, la plus-value-latente est purgée.
En effet, le prix de cession sera dans ce cas identique (ou quasiment identique) à la valeur au jour de la donation, qui sera la valeur comptabilisée dans le patrimoine de Mercedes et non pas la valeur à l’acquisition par Monsieur Luxe. Le frottement fiscal sera nul (ou quasi nul).
→ Monsieur Luxe aura transmis 100 000 €. Il évite une pression fiscale de 11,25 % sur le montant de la donation
Dans un objectif de capitalisation, le compte-titres ne s’avère pas forcément le support privilégié : en effet les plus-values de cession (comme les dividendes ou les intérêts) seront imposées l’année de leur constatation.
A contrario, le contrat de capitalisation est une enveloppe fiscale similaire à l'assurance-vie et qui bénéficie des mêmes avantages : investissements possibles en fonds en euros ou en unités de comptes, souplesse de gestion et une taxation seulement lorsqu’une plus-value est constatée lors d’un retrait.
Mais en tant que produit de capitalisation et non pas d’assurance, le contrat ne se dénoue pas au décès du souscripteur. Si de prime abord cela peut paraître moins avantageux que l'assurance-vie, un atout considérable est de pouvoir être transmis via une donation.
Et lorsque la stratégie est de donner sans se démunir tout en diminuant l’assiette taxable d’imposition, alors il est possible pour le souscripteur de réaliser une donation avec réserve d’usufruit.
Le démembrement permet de partager la propriété d’un actif dans le temps : d'un côté l'usufruitier qui peut user du bien et en percevoir les fruits, puis de l'autre le nu-propriétaire qui en deviendra plein propriétaire à l’extinction de l’usufruit (i.e. au décès de l’usufruitier).
Concrètement, quels sont les avantages pour Monsieur Luxe, 52 ans, de donner la nue-propriété et conserver l’usufruit d'un contrat de capitalisation valorisé 200 000 € à sa fille ?
→ Si Monsieur Luxe donne la nue-propriété de son contrat à sa fille, l’assiette imposable sera de 200 000 * 50% = 100 000 €
Or l’abattement sur les donations étant de 100 000 € par enfant tous les 15 ans, Monsieur Luxe transmet son contrat valorisé à 200 000 € sans fiscalité. À son décès, sa fille sera pleine propriétaire du contrat sans aucun droit supplémentaire. Si tout ou partie des sommes ont été retirées par Monsieur Luxe, sa fille pourra recouvrir sa créance sur le reste de la succession.
→ Si les actifs investis au sein du contrat génèrent un rendement net de 6 % (allocation diversifiée entre fonds obligataires datés, produits structurés et Private Equity), Monsieur Luxe pourra bénéficier de 200 000 * 6 % = 12 000 € soit un complément de revenus brut de 1 000 € mensuels, dont le PFU s’appliquera sur une quote part de 5,7 % (12 000 / 212 000) soit une fiscalité d’environ 17 € mensuelle.
Pour aller plus loin, un contrat luxembourgeois peut être également sujet à donation en nue-propriété pour combiner avantages du Grand-Duché (triangle de sécurité, neutralité fiscale) et optimisation d’une stratégie de transmission de son vivant.
Enfin, d’autres solutions existent et méritent d’être évoquées comme les groupements forestiers (GFF) : les forêts détenues au travers d’un Groupement Forestier permettent de bénéficier d’un abattement de 75% sur la valeur des forêts pour calculer les droits de transmission à titre gratuit (sous certaines conditions). Difficile de faire plus efficace…
Dans un contexte international, les donations peuvent, par principe, être imposables dans l’État où réside le donateur, dans l’État où réside le donataire et dans l’État où est situé l’actif donné. Une imposition multiple est donc possible pour une même donation selon les règles de territorialité des différents États concernés. Mais faut-il donner avant de s’expatrier ou s’expatrier avant de donner ?
De plus en plus de dirigeants d’entreprises françaises choisissent de vivre hors de France, tout en conservant leur société en France. Pour le chef d’entreprise, cette expatriation a des conséquences fiscales, mais également sociales. La pertinence d’un transfert de siège social ou d’interposition d’une société holding pourra alors être étudiée selon les objectifs poursuivis.
Lorsque vous travaillez à l’étranger, vous relevez, en principe, du régime obligatoire de retraite local et cotisez dans cet État. Ces périodes d’activité peuvent permettre de bénéficier d’une retraite auprès du régime local. Et, dans ce cas, lors de votre départ à la retraite, vous percevrez une retraite de chacun des régimes auxquels vous avez été affiliés : une retraite française et une retraite étrangère.
Le règlement d’une succession internationale est particulièrement complexe dans la mesure où chaque État dispose de sa propre législation, que ce soit en matière civile (partage de la succession) ou en matière fiscale (imposition de la succession). Mais alors comment déterminer quelles règlent s’appliquent ?
Un projet d’expatriation revêt par nature, une certaine complexité, une part de risque, d’aventure. L’obtention d’un visa, l’inscription des enfants dans une bonne école, le choix d’un logement confortable, sont des éléments déterminants dans la réussite d’un séjour de longue durée à l’étranger.